
Les stages prennent place rue du Bazai 65, à Froidfontaine, un village belge qui semble avoir choisi la tranquillité comme art de vivre. Le Bazai, minuscule mais décidément ambitieux, serpente autour de la maison comme s’il voulait tout écouter. On raconte que les sources du coin sont si nombreuses qu’elles discutent entre elles la nuit. Résultat : une terre pulpeuse, vibrante, un vert tellement vert qu’il pourrait déposer plainte contre le monotone.
Ici, les vaches salers – majestueuses, cornues et placides comme des reines en congé – se promènent en déroulant leur pas nonchalant, parfaitement indifférentes au tumulte du monde. Pas de pesticides ni de nuages toxiques à l’horizon, juste un orchestre matinal d’oiseaux qui vous sert un réveil live en mode premium.
La maison, une ferme du XIXe siècle, trône fièrement en face de la fontaine qui a donné son nom au village. La rumeur prétend que la source fut jadis prisée par des druides un peu magiciens, ce qui pourrait expliquer la surprenante concentration d’icônes religieuses au village : une grotte version Lourdes, un saint Joseph visiblement ravi d’être là, et un Christ resplendissant qui salue les visiteurs comme un hôte enchanté. Après tout, Beauraing n’est qu’à un souffle, célèbre pour les apparitions de 1932-33 et toujours entourée d’un parfum de mystère qui plaît aux pèlerins.
Les archéologues vous diront que Froidfontaine était déjà occupée à l’époque romaine, puis mérovingienne. Mais aujourd’hui, le village compte cent cinquante neuf habitants, et tout le monde est d’accord pour affirmer que « c’est suffisant ». On ne dit pas « un habitant », on dit « un des nôtres ». C’est dire si l’on vous accueille comme un cousin longuement attendu. Ici, la fontaine est peut-être froide, mais les gens ne le sont pas.
Le village entier respire une chaleur tranquille, presque contagieuse. Vous verrez : en arrivant, on a l’impression de pousser la porte d’un conte. Et en repartant, de laisser derrière soi un petit foyer invisible qui continue de crépiter dans le cœur…
