Siddhi n’est pas simplement un bonbon au miel. Elle est cette douceur rare, celle qui vous frôle sans bruit et pourtant réaccorde quelque chose à l’intérieur. Petite galga venue d’Espagne, rescapée des terrains de chasse près de Séville, elle porte dans son regard l’élégance fragile de ceux qui ont traversé l’ombre et choisi malgré tout d’aimer.
Depuis son arrivée, elle s’est inventé une mission discrète. Elle apaise son compagnon canin, ce grand éparpillé dont elle remet les émotions dans le bon sens, et elle console les humains qui passent la porte, même ceux qui prétendent n’avoir besoin de rien. Car Siddhi voit. Elle perçoit les blessures fines qui tirent encore, les fatigues que personne n’ose nommer, les vagues de l’âme qui remuent sous les surfaces tranquilles. Alors, elle s’avance. Sans cérémonie, sans s’imposer, juste la tête posée comme une offrande, un geste qui dit : « Je suis là, tu peux respirer. »
Il y a chez elle une manière d’être présence. Un silence habité, doux comme un drap chauffé par le soleil. Quand elle se glisse près de vous, ce n’est pas pour attirer l’attention, mais pour ouvrir un passage, minuscule et lumineux, où votre souffle se met à danser différemment. Elle dénoue. Elle adoucit. Elle rend les bords moins tranchants.
Siddhi ne distribue ni miracles ni recettes. Elle offre plus simple, et plus précieux : un accueil inconditionnel, presque ancien. Une mémoire animale de la consolation. Une chaleur tranquille qui remet les cœurs au repos.
Et souvent, sans comprendre exactement comment, vous repartez avec une lumière de plus. Un soupir plus long. Une paix timide, mais nouvelle.
Voilà le talent secret de Siddhi : toucher là où personne n’atteint, avec la seule force d’une affection qui ne demande rien.