
🌙 L’être humain a un drôle de réflexe : dès qu’il se sent mal, il ouvre le frigo. Aucun autre animal ne fait ça. Les bêtes se retirent, se réparent. Nous, on cherche le salut dans un paquet de biscuits. Le vivant doit parfois nous observer avec un air perplexe.
🌙 Et pourtant, depuis plus d’un siècle, la Russie utilise le jeûne pour remettre les corps et les esprits sur leurs rails. Inspiré par cette voie peu calorique mais très éclairante, Otto Buchinger, médecin allemand, s’est guéri lui-même avant de lancer le jeûne thérapeutique en Europe. Ses descendants en ont fait de véritables escales où l’on apprend, sans honte, à cesser de courir et à respirer à nouveau comme des êtres vivants.
🌙 Car jeûner nous ramène à nous-mêmes, d’un geste net. Dans le quotidien, notre être intérieur tente souvent de nous parler avec des signaux lumineux, mais nous préférons coller un post-it dessus et foncer. Le jeûne retire le post-it. Il coupe le moteur. Il dit : « Chut. Écoute. »
🌙 Dans de nombreuses cultures dites traditionnelles, le jeûne prépare aux grands passages. Il rend la peau, l’âme et le courage disponibles pour changer de forme, de cap, d’histoire. On devient plus poreux à ce qui veut naître.
🌙 Les religions, elles aussi, encouragent le jeûne pour calmer les débordements, affûter la conscience et ouvrir un espace où peut entrer l’invisible. Quand l’intérieur se met au diapason, l’étincelle personnelle se relie à la grande toile du monde, et l’univers paraît soudain moins fermé à clé.

🌙 Pendant le stage, nous créons des rituels sans dogmes, sans uniformes, mais avec un sérieux clin d’œil à la puissance de l’intention. Nous partons du principe que la vie persiste et que la pensée a parfois le bras long.
🌙 Le jeûne allège la digestion, et l’énergie récupérée se glisse alors dans le ménage intérieur. On nettoie le corps, certes, mais aussi tout ce qui s’est incrusté entre deux émotions ou trois décennies de « je ferai ça plus tard ». Les corps subtils adorent cette parenthèse. Ils se dérouillent. Ils remuent. Ils respirent.
🌙 Dans cet espace, les conflits anciens osent enfin s’avancer dans la lumière. Une maladie chronique n’est souvent qu’un message qui nous parvient après plusieurs détours. Le rite sert de pont entre ce qui se voit et ce qui se trame en coulisses, et il nous aide à dire : « D’accord, je suis prêt. »
🌙 Le cadre rituel rend la transformation palpable, presque charnelle. On y affine ses choix, on dépose quelques poids inutiles, on se redresse un peu. Et intérieurement, quelque chose répond : « Voilà, tu peux continuer. »