👁 Pour la première fois depuis que l’humain marche, rêve et taille des silex, nous vivons dans un cocon d’une constance presque surnaturelle. Température stable, frigo toujours repu, éclairage apprivoisé… Nos ancêtres, eux, avaient des saisons dans leurs dents. Littéralement. Les squelettes d’avant la moitié du vingtième siècle exhibent encore les stries des périodes de disette, ces parenthèses où le corps, valeureux funambule, apprenait à survivre autrement. Les variations de température, tout comme les creux alimentaires, musclaient leur extraordinaire capacité d’adaptation. Un muscle invisible, certes, mais essentiel. C’est lui qui rend possible l’hormèse, cette grande loi du vivant qui ramène doucement vers l’équilibre.
👁 Aujourd’hui, abrités dans nos maisons réglées à vingt-et-un degrés comme un mantra moderne, nous sommes devenus des créatures qui fuient le chaud, le froid, l’imprévu… et parfois même la réalité. Nous grignotons des douceurs fabriquées par des chimistes enthousiastes, inspirons un air climatisé ou légèrement douteux, et laissons nos nerfs se faire canarder par une armée de pixels. À force de mollesse imposée, notre capacité adaptative se replie sur elle-même, un peu vexée, comme un chat que l’on aurait privé de jardin.
👁 Et lorsque la vie frappe à la porte avec un courant d’air, tout s’effondre. Burnout, maladies cardio-vasculaires, AVC, allergies, intolérances, rhumatismes, maladies auto-immunes, hypertension, diabète, cancers, dégénérescence cérébrale… Autant de conséquences du trop, de l’accumulation, du corps saturé comme une jarre sans couvercle. La chronicité n’est pas un sort soudain, mais le dernier chapitre d’une histoire où l’adaptation n’a plus eu la force d’écrire la suite.
👁 Voilà pourquoi nous devrions apprendre à saluer les jours de canicule et de grand froid comme de vieux maîtres exigeants. Ils réveillent nos mécanismes endormis. Nous devrions jeûner régulièrement, dans le sens premier du terme — ne rien manger, et non « croquer léger » — pour laisser le corps se purifier et alléger le travail du foie, cette centrale silencieuse qui gère nos excès comme elle peut. Nous devrions apprivoiser nos écrans au lieu de leur confier nos vies entières, élaguer nos addictions, même les plus subtiles, celles qui se nichent dans nos pensées et nos émotions.
👁 Et surtout, nous devrions nourrir notre âme. Elle digère mieux que nous l’essentiel, et elle seule sait rappeler le sens de la vie lorsque nous l’oublions.

👁 Irène Grosjean a consacré sa vie à enseigner que l’alimentation et l’hygiène de vie sont la cause et la solution des maladies.
👁 Sadhguru s’exprime sur le jeûne.